L’Atlantique, on l’a fait !

On l’a fait, cette fameuse traversée de l’atlantique.

En réalité, cela ne devait pas se passer comme ça. Ils ont été tellement malades sur les longues traversées qu’on a longuement hésité à traverser en avion. Puis on a changé d’avis… au Cap vert. Plusieurs signes nous ont rassuré : des traversées et des mouillages sportifs mais sans encombre et des enfants hyper motivés pour vivre cette aventure (on leur a même laissé le choix, ils ont voté ouiii !!), …

Donc changement de dernière minute, on part tous ensemble.

La veille du départ, Jean (papa de Jerem) et Michel (oncle de Jerem) arrivent au village de Porto Rincao sur l’ile de Santiago. On est ravi de les voir.

Je suis un peu speed, je dois terminer quelques trucs pour Carbone64 et prévenir mes clients de mon absence pendant 2 semaines.

Le lendemain vers 14h, c’est parti… on passe Fogo, Brava..

On décide de l’organisation des quarts. J’ai gagné le gros lot, je ferai la dernière partie de la nuit, vers 6h de mat. Les enfants se couchent. Je dors avec Mila et Jeremy avec Yann. Michel et Jean auront chacun leur couchette, la belle vie !

Les enfants sont impeccables, il se lèvent le lendemain en pleine forme. Pourtant le bateau bouge, avec des conditions plutôt instables ce début de traversée.

Les 1ers jours, on s’adapte. On papote matin, midi et soir, pendant des heures. Michel et Jean nous racontent des histoires passionnantes. Les journées passent vite. On prend fur et à mesure nos habitudes. Michel fait la vaisselle à l’eau de mer, Jean s’occupe du routage avec Jeremy, je fais des gâteaux et du pain. Nos journées sont rythmées par les repas et les douches. C’est fatiguant d’être sans arrêt en mouvement et parfois frustrant d’être en mode ralenti. 

Leçon n°1 : lâcher prise et changer de rythme

La météo est capricieuse. On a un super routeur, notre pote Gweno qui se trouve en Martinique nous guide. Il a tous les fichiers météo et par notre connexion satellite, nous échangeons avec lui sur les choix à faire.

Nous l’avions perçu avant de partir et c’est confirmé, il y a une « onde d’Est » sur notre chemin (c’est-à-dire un mini dépression qui vient de l’Est et qui se dirige vers le Nord). Nous allons devoir partir vers le Sud pour l’éviter. Nous téléchargeons des fichiers météo tous les jours pour suivre son évolution et modifions, recallons la trajectoire en fonction.

Après avoir passer cette onde, nous serons encore pendant quelques jours dans une météo instable. Rien de très méchant, mais nous sortirons régulièrement les vestes de quarts pour passer les grains assez forts. Nous avons passé du temps à analyser les formes des nuages, leurs rapidités et leurs couleurs. On peut dire que ça met de l’action sur le bateau, descendre la grand-voile 3 fois par jour lors des grains, du vent jusqu’à 25 nœuds, des changements de trajectoire. On a beaucoup marché en ciseau, c’est-à-dire génois d’un côté et grand-voile de l’autre, avec le pilote en mode vent. En général, le vent et les vagues poussaient le bateau, c’est super confort. On avance entre 5 et 7 nœuds, tranquille.

On aura mis 16 jours et demi. Ce n’est pas un record mais ça nous va. Après réflexion, il vaut mieux mettre 2 jours de plus mais sans vomito !!

Leçon n°2 : s’adapter à notre environnement

Bon, il vaut mieux être bien entouré lors d’une traversée de 16 jours. Et la, on peut dire qu’on a super bien choisi nos coéquipiers. Sans en faire des tonnes, je pense que ce voyage est réussi grâce à eux. Ils ont été bienveillant à chaque instant, positifs, généreux, sans aucun jugement. Chacun fait à son rythme sur un bateau. 

J’ai été ravi de partager ces moments avec eux.

Jean faisait la classe le matin à Yann et Mila. Merci beaucoup pour sa patience et avoir réussi à les motiver dans ces conditions ! 

Michel est incroyable, il est heureux simplement, il se contente de ce qu’il a, ne gaspille jamais (son fameux fouzitou !), et c’est naturel chez lui, son éducation, sa vie…

Jeremy, toujours au TOP, quoi que ! Il a pris sur lui, mais en a bavé un peu avec un bouchon d’oreille, qui s’est avéré être une otite après le diagnostic d’une médecin en Martinique. On ne s’est donc pas beaucoup parlé pendant ces 16 jours (pas eu le temps !).

Les enfants ont été super. Ils se sont adaptés rapidement. Etant plus sereins après quelques jours, ils ont réussi à jouer dans les cabines, lire, faire la cuisine, la vaisselle… Je crois qu’ils sont ravis de leur traversée. Ils nous parlent du Pacifique.

Leçon n°3 : le bateau, une école du vivre ensemble

Ce voyage aura été une vraie déconnexion. Plus d’internet, plus de coup de fil, plus de messages… truc de fou. Le téléphone mis de coté pour 16 jours.

J’étais un peu perdue au début… puis j’ai commencé à faire les repas, à jouer aux jeux de société avec les enfants, à écouter des podcasts,…papoter et les journées sont passées super vites. Bon, faut dire que je prenais mon temps… je n’ai jamais coupé des oignons aussi finement.

Le hic, c’est qu’on a mal géré l’avitaillement, pas assez de frais. On était au départ dans un petit village de pécheur et on n’a pas pris le temps d’aller plus loin pour mieux s’achalander. Plus qu’à faire mieux la prochaine fois… comme faire plus de conserves maison ! Le point positif est qu’on a du apprendre à se résonner sur la nourriture, ne pas manger de suite ce qu’on a envie, savoir gérer un stocke…

 Leçon n°4 : prendre le temps et profiter

En conclusion, on va surement remettre ça… dans le Pacifique !

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