Nous arrivons à Maupiti au petit matin sur une mer d’huile après une nuit passée au moteur à 3 nœuds, afin d’être à l’aube pour franchir la fameuse passe. C’est vrai qu’en arrivant de l’Est, nous ne voyons pas très bien comment il possible de rentrer là-dedans sans faire du surf mais finalement ça passe à l’aise surtout par ces petites conditions. L’entrée de la passe est magnifique. Puis nous remontons le lagon jusqu’au village, le long du banc de sable, nous croisons quelques raies Manta qui descendent vers la passe, c’est magnifique. Nous sommes quatre bateaux au mouillage entre le motu et le village principal.
Noël
Tous les soirs avant noël, les 7 quartiers de Maupiti organisent un spectacle de chants et danses. Une scène a été installée sur les terrains de sports communaux pour l’occasion avec plusieurs barraques où les restaurateurs de l’île préparent le ma’a (les repas).
Le premier soir avant le spectacle, nous faisons un petit foot tous les 4 pour se dégourdir les jambes. 15 minutes après, tous les enfants de l’île sont venus rejoindre la partie. La sécurité a même été obligé d’arrêter le jeu au moment où les spectacles commençaient. Il y avait trop de monde qui jouait dont certains enfants qui étaient censés danser ! Après ça je crois que Yann a joué au foot tous les soirs avec les copains.
Le 24, nous sommes allés au four tahitien. Les pensions des motu se rassemblent pour organiser un grand repas pour les touristes et pour les locaux. Plein de spécialités locales : bénitier au lait de coco, fafaru (plat de poisson fermenté dans le lait de coco), poisson cru, cochon au four traditionnel, Uru (fruit de l’arbre à pain), Taro (tubercule, variété d’igname)… sont servies ainsi que la viande cuite au four tahitien (cuisson lente à l’étouffée dans un trou tapissé de galets et chauffés auparavant). Superbe journée entre bouffe, bières et baignade dans le lagon.
Le soir nous préparons un petit plat de MaïMaï (dorade coryphène) sans prétention, un dessert et par chance, le père noël a déposé qqs cadeaux sur le trampoline, comme l’année dernière au Cap Vert. Encore une fois, nous l’avons manqué… Il nous semble cependant l’avoir vu sur le catamaran d’à côté, bizarre…, il buvait une coupe de champagne avec les autres !
Nouvel an
Les spectacles s’enchaînent pour les fêtes. Nous rencontrons des gens qui s’entraident et nous donnent des fruits, dont Alma qui nous propose des mangues et des citrons.
Le 31 au soir, nous sommes allés sur le terrain où il y avait la scène pour voir s’il y avait un peu d’ambiance : déception il n’y a pas grand-chose. Nous rencontrons David et Cejlu, deux catamarans mouillés à côté de nous qui sont également déçu de ce calme inattendu. Finalement, nous rencontrons deux locaux, Tanoa et Kahalani qui nous disent d’attendre minuit et nous expliquent que des voitures « booum-booum » vont partir du quai et vont passer. Étant donné que nous sommes avec les enfants, nous ne sommes pas très motivés d’attendre mais à force de discuter, il est minuit dans un quart d’heure et nous commençons à entendre des klaxons et des bruits lointains… Kahalani nous rassure avec son flegme tahitien : « tu vois je t’avais dit, ils vont venir… ». En effet, à minuit, je pense que toutes les voitures de l’île forment un convoi à touche-touche avec chacun sa sono (de ce côté-là, ils ne rigolent pas). Nous tentons le stop, deux minutes plus tard un pickup nous prend dans la benne et c’est parti pour le tour de l’île, en musique !! Tout le village sort dans la rue, tout le monde se souhaite la bonne année, ça restera un bon souvenir.
Sur la route, notre pickup s’arrête pour déposer un jeune qui va chercher une voiture « Booum Booum »… Vous l’aurez compris, une voiture qui sert juste de boîte de nuit… Retour ensuite à la case départ au niveau de la scène où pas 1 mais 2 voitures Booum Booum sont installés et elles ne bougeront pas pendant 4 jours !! Musique plus traditionnelle ou plus contemporaine, il y en a pour tous les gouts. Nous allons danser sur la scène, c’est la première fois que nous voyons les tahitiens se lâcher comme ça !
Nous avons de la chance aussi car cette année, pour la première fois un gros bateau de passager (l’Apetahi express) va entrer dans la passe. A cette occasion 600 personnes viendront passer deux jours sur Maupiti (1 millier d’habitants à l’année). Les églises et les salles municipales sont réquisitionnées pour héberger tout ce monde-là. Et puis plusieurs spectacles sont organisés pour l’arrivée du bateau ainsi que des repas concoctés par la Mairie.
Le clou du spectacle a été le jour où le gros bateau est reparti avec tous les passagers (le 4/01). Après avoir fait la fête sans dormir pendant 4 jours, tout le monde s’est donné rdv sur le banc de sable au milieu du lagon à partir de 7 h du matin jusqu’à la nuit. Au menu, barbeuc et boîte de nuit géante les pieds dans l’eau. Et oui ils ont pensé à amener les voitures Boum Boum sur un bateau !!
Rentrée des classes
Pendant les fêtes, nous avons été probablement 40 voiliers dans le lagon. Tout le monde est reparti petit à petit d’autant que du mauvais temps est prévu la semaine après la rentrée des classes (le 9/01). Nous décidons de rester quand même et de mettre les enfants à l’école.
Nous nous retrouvons tout seul dans le lagon, sous les orages et du vent de nord pendant plus de 4 jours non-stop. Le contraste avec les fêtes est assez saisissant !
Malgré le mauvais temps, les enfants sont ravis d’aller à l’école. Ils connaissent déjà pratiquement tous les enfants après avoir passé 2 semaines à jouer avec eux. C’est aussi un bon moyen de tester leur niveau par rapport aux autres. Je crois d’ailleurs que les enfants de Maupiti sont aussi super contents d’avoir des nouveaux copains.
Pour les parents, c’est aussi un bon soulagement de se retrouver au calme sur le bateau, de 7h30 jusqu’à 15 h !! Ça fait bizarre mais on prend le rythme facilement. Nous prenons nos petites habitudes, nous allons chercher le pain après avoir déposé les enfants, les légumes, c’est sur commande les mardi et vendredi matin, il y a les nems en face de l’école, les pizzas en fin de semaine à la pension, aller cueillir les fruits… la vie de village convient bien à tout l’équipage. Nous faisons beaucoup de rencontres et nous commençons à nous sentir un peu « intégrer » au village. Les gens nous reconnaissent, nous posent des questions, nous invitent : Gladys et Boubou sur leur motu, Thérèse, Alma et Evans avec qui nous avons passé un super dimanche sur le banc de sable, et tant d’autres…
Du côté des enfants, n’en parlons pas, ils commencent à connaître tout le monde et surtout à retenir de plus en plus de prénoms en tahitien. Il y a aussi la bande des CM2 qui jouent au foot tous les soirs que nous avons rencontrés pendant les fêtes. En rentrant de l’école, on fait les devoirs et presque à coup sûr, un petit groupe vient sur le rivage en face du bateau pour nous appeler, c’est l’heure ! Le weekend, ils sont là dès le matin à attendre les enfants pour aller jouer soit dans l’eau, soit sur le bateau ou soit au foot.
Dossier oreille
Il y a aussi ce fameux dossier des oreilles qui perdure… il faut que nous en parlions aussi de celui-ci. Bon depuis que nous avons reçu notre otoscope, nous pouvons faire un contrôle régulier. Pour les enfants, nous pensons avoir trouvé une solution efficace pour éviter les otites. Une goutte dans chaque oreille d’alcool boriqué avant d’aller se coucher pour que l’eau ne stagne pas toute la nuit, ça semble bien marcher. Pour Sandra, le trou béant dans le tympan se referme petit à petit mais reste important, un rdv est pris pour l’opération (greffe de tympan) le 9 février à Papeete. Entre temps, nous essayons de nettoyer ce que nous pouvons et de sécher l’oreille au maximum pour éviter toute infection.
Retour sur Papeete – du 30/01 au 22/02/2023
Le retour sur Papeete depuis Maupiti, c’est 185 milles contre les alizés. Il est donc important de trouver une fenêtre météo la plus avantageuse possible pour éviter de mettre une semaine (tirer des bords avec Motu, c’est 60° par rapport au vent quand la mer est plate…).
Nous trouvons un petit coup d’Est Nord-Est pendant 1,5 journée qui n’est pas franchement top mais c’est la seule fenêtre potable. Il faut que nous arrêtions l’école le 27/01. Ça fait déjà 3 semaines qu’ils y sont, c’est déjà pas mal. Un petit goûter est organisé par les maîtres et maitresses, nous échangeons des photos imprimées avec les classes et les copains. C’est dur de partir mais nous nous sommes promis de revenir au plus vite.
Le dernier jour nous avons motivés les copains pour aller chercher des fruits pour notre départ. Nous voilà parti avec toute le bande et Harmonie, la maman de Heearii (ou héhé pour les intimes) qui nous fait faire le tour de l’île pour ramasser des sacs de mangues, de caramboles, de citrons, de quenettes, de pommes d’eau… et nous avons le droit à la visite de la grotte du lézard, tout un programme (la légende ici).
Pour le weekend, nous voulions changer de mouillage pour se rapprocher des motus et de la passe. Harmonie qui a la première maison en sortant de la passe nous invite. Du coup nous faisons une première soirée sur le cata, puis le lendemain nous allons tous dormir sur le faré du motu, vu sur la passe. Au menu, poissons grillés, balades dans le motu, lait de coco et baignades…
Tristes de partir surtout pour retourner à la capitale mais il faut que nous réglions ce problème de tympan…
2 Commentaires
-
MAUPITI C'EST LA VIE...? Ben figurez vous que nous avons aussi des palmiers à Toulouse ! Et la Garonne aussi est limpide... Alors pas de quoi la ramener. Vous en faites des caisses les copains
Laisser un commentaire Annuler la réponse
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Audrey
Bel avant goût de nos vacances!! 😎 Merci pour ce magnifique récit de votre vie au soleil. Ici, c'est plutôt chocolat chaud, onglet, et bonnet de rigueur.... On a hâte de vous retrouver et de partager ce bout de paradis avec vous. Gros bisous les zoreilles!