Vamos a Galapagos

Le plein du bateau est fait, on prévoit 45 jours d’autonomie pour aller jusqu’au Marquises en prévoyant une marge de sécurité. Le bateau n’a jamais été aussi rempli de nourriture, d’eau et de gasoil ! Tout est prêt, il faut juste attendre le bon créneau météo.

On est un peu tard dans la saison et un bon bout de trajet nous attend au près. On a environ milles milles nautiques à parcourir pour aller chercher les alizés de Sud Est qui nous amènerons jusqu’en Polynésie. Ce carrefour d’alizés se trouve d’ailleurs au niveau de l’archipel des Galapagos.

On avait fait le choix de ne pas s’y arrêter, car trop cher et trop compliqué… Avec cette météo, on commence un peu à regretter notre choix… Et si on changeait d’avis ?

Archipel de Las Perlas

Une fenêtre météo se dessine mais c’est dans une semaine. On décide d’aller patienter dans l’archipel de Las Perlas. Ça nous fait un petit échauffement de navigation avec les nouveaux bateaux Stoppeurs, Pierre et Astrid. C’est le moment aussi des adieux avec Nico qui repart pour de nouvelles aventures.

Au programme, visite, balade et baignade. Il y a plein de magnifiques îles. On passe deux jours au mouillage devant l’île de Contadora. Ca se passe super bien avec Pierre et Astrid et ils s’occupent à fond des enfants. Ils sont adoptés !

Malgré le peu de réseau, on arrive à prendre des fichiers météos et un petit créneau se dessine le 4 mai.

On essaye de trouver un moment où il n’y a pas trop de vent car la route jusqu’aux Galapagos sera de toute façon au près, en prenant en compte le courant car dans le secteur il est possible d’avoir jusqu’à 2 nœuds de face. Et puis il faut jouer aussi sur les bascules de vents pour éviter de tirer des bords de près à 60° du vent à l’envers et contre le courant !!

On décide donc de partir le 4 au matin.

On fait une dernière nuit dans un mouillage bien protéger de l’île Pedro Gonzales.

Traversée jusqu’aux Galapagos

On part dans les conditions idéales, 10 nœuds de vent, mer plate, vent de travers… ça ne va pas durer ! On arrive à se faire des galettes bretonnes juste avant la tombée de la nuit mais ça commence à être sport. Et puis jerem fait le premier quart pour passer la pointe Punta Mala (la bien nommée) et dans la foulée on passera le rail des cargos. Le vent monte rapidement à 20 nœuds et une mer courte se lève. Des capots mal fermés, quelques inondations notamment dans le lit de Sandra… mmm ça commence bien la grande traversée ! On n’a pas beaucoup dormi la première nuit car ça tapait pas mal. Pour couronner le tout, il a plu toute la nuit. Le lendemain, le vent ne retombe toujours pas, on a 20-25 nœuds au près serré avec du courant qui nous fait faire des bords carrés. Ça nous fait un peu peur car la météo annonçait seulement 13 nœuds de vent. Tout le monde est un peu malade, on ne mange pas beaucoup, deux jours au près, très désagréables.

Le vent va finir par tomber assez rapidement au bout du deuxième jour et on fait route au moteur pendant 48 heures. Ça, la météo l’avait prédit ! Même si ce n’est pas très agréable à cause du bruit des machines, ça permet à tout le monde de reprendre du poil de la bête, de manger, de ranger et de sécher le bateau.

On touche la bascule de Sud attendue le 8 au soir. Le vent rentre en quelques minutes à la tombée de la nuit. On est au près bâbord amure, quasiment sur la route directe, génial ! Le vent monte plus fort que prévue et la mer redevient inconfortable mais le moral est revenu et il ne reste que 500 milles avant les Galapagos.

Finalement, on a vraiment envie de s’arrêter aux Galapagos. On sait qu’il nous reste au moins 3 jours de près à se faire secouer, une escale sera la bienvenue. On décide donc de mettre le cap sur San Cristobal, la seule île où il est possible de s’arrêter.

On s’est renseigné avant de partir avec plusieurs bateaux mais on a différents sons de cloches. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas rentrer sur le territoire sans avoir fait les démarches plusieurs semaines avant ou alors dans le cadre d’un arrêt d’urgence pour une raison médicale ou pour une panne mécanique. Dans les deux cas il faut quand même payer tout un tas de taxe et de prestations. Et puis il faut avoir une coque nickel, ça tombe bien car les nôtres sortent du chantier et puis il faut avoir fait une fumigation (ce qu’on a fait à Panama). Aller, on croise les doigts !

Des animaux à gogo !

 

Sur la route on voit des dauphins quasiment tous les jours. Il y en a de toutes les tailles mais surtout il y a des bons acrobates. Ils se font des concours de saltos, c’est hallucinant la hauteur qu’ils arrivent à prendre !

http://vimeo.com/714669780

On voit également des thons sauter. Ni une ni deux la ligne est à l’eau et on sort une bête de 1 m et d’une bonne dizaine de kilos. La plus belle prise du voyage ! On va faire quelques repas au thon !

Et puis des oiseaux nous accompagnent. Au début ils nous suivent, puis les fous commencent à se poser sur les filières et les balcons avant. Ils viennent se reposer. En fait ils passent toutes les nuits ici et une bonne partie de la journée. Ils sont hallucinants car ni les mouvements du bateau ni les paquets de mer ne le perturbent. Ils dorment en faisant de la balançoire au-dessus de l’eau. Motu s’est transformé en transport en commun. Et plus on s’approche des Galapagos, plus il y en a ! Bon, au bout d’un moment, le transport en commun s’est transformé en toilette publique !!

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Clearance

 

Il reste une nuit avant d’arriver et c’est l’anniversaire de Mila ! Le vent a un peu adonné, on peut ouvrir un peu les voiles et le bateau accélère. Le confort s’améliore… On arrive à faire un petit gâteau d’anniversaire. Vu le confort spartiate, Mila aura le droit a un deuxième repas d’anniversaire, plus conventionnel cette fois-ci une fois qu’on arrivera au mouillage.

On passe l’équateur dans la nuit. Bon personne s’en est rendu compte car c’était à 1 heure du mat., tout le monde dormait sauf Sandra qui était de quart.

On arrive au petit matin sous le vent de l’île de San Cristobal. Le vent tombe et la mer s’aplatit. On a 20 milles à faire en longeant la côte pour rejointe Puerto Baquerizo Moreno. L’île est déserte mais relativement verte. Depuis quelques jours, on a ressenti la température descendre. Ici l’eau est à 20°C en raison de la présence du courant d’Humbolt qui remonte depuis l’antarctique le long des côtes Chiliennes.

On commence par voir pleins de raies sauter, des lions de mer, des ailerons… D’ailleurs avant de voir un aileron qui ressemblait fortement à un requin, on s’est mis à l’eau pour mettre un petit coup sur la coque pour enlever les petites algues apparues durant la nav. et vérifier que tout était ok.

On mouille dans la baie, il y a une dizaine de voiliers et beaucoup de bateaux de touriste.

On prévient la capitainerie qui nous envoie directement des agents. Ils nous expliqueront les démarchent pour pouvoir rester. Finalement, Yann se plaint un peu de l’oreille. Cela nous fait une excuse parfaite pour aller faire un check médical. Il s’avèrera que la récente otite n’a pas été totalement soignée malgré les antibiotiques. On arrive donc à négocier pour rester quelques jours pour que tout le monde soit remis sur pied avant de repartir pour les 3 000 milles restant avant les Marquises.

San Cristobal – Puerto Baquerizo Moreno

Au final, on est trop content de s’être arrêté. Ici les lions de mer sont partout dans la ville et sur les bateaux. On trouve directement deux locataires dans les jupes arrière de Motu. On en retrouvera même un en pleine nuit qui s’est fait le tour du bateau et qui s’est fait un petit coup de trampoline. Ou encore en pleine journée sur la table à manger !

On s’est payé une visite sur Isla Lobos, véritable nichoir pour les frégates et les fous à pattes bleus. Et puis il y a un endroit pas très profond où on a pu nager avec les bébés lions de mer dans l’eau cristalline. Un peu impressionnant pour les enfants mais c’était une expérience de fou.

On est allé voir aussi les tortues géantes, les iguanes, les pélicans…

La ville est super agréable avec plein de cafés, restos et commerces. Il y a même un marché avec plein de fruits et légumes.

Il y a aussi des spots de surfs juste à coté du mouillage. Jerem s’est fait quelques sessions au milieu des lions de mer et des tortues marines.

Les enfants ont été invités à un anniversaire organisé sur la plage d’une petite suédoise. On a pu y rencontrer quasiment tous les bateaux qui avaient des enfants. Notamment Ahimsa et Black Mamba avec qui nous avons fait une balade dans la jungle au milieu de l’île.

Et puis ils nous ont fait découvrir le skatepark en haut de la ville, d’une qualité incroyable.

Les enfants ont pu faire un cour de skate avec l’école locale et même des cours de dessins avec Picasso !

On serait bien resté plus longtemps mais il faut repartir, pour la longue traversée.

Adios Galapagos !

3 Commentaires

  • Pariset kiki

    Merci pour toutes ces explications… c’est génial de vous suivre et quand on vous lit on est transportés et on dirait qu’on est avec vous !!! J’espère que Yann ne souffre pas trop de son otite.. Pleins de gros bisous à vous 4.. Nous pensons bien à vous 😘❤️💕💗

  • Agathe du 31

    Ahhh les gros burger ! Sinon, vous avez vérifié avant de partir qu'aucun lion de mer ne s'était caché dans le bateau ?

  • Agathe du 31

    Nooooon mais le saut du dauphin !!!! On dirait une vidéo truquée tellement c'est incroyable !

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