Traversée de la mer des Caraïbes – c’est pas du gâteau !

C’est une traversée de 1100 milles nautiques qui nous attend. C’est vent arrière tout le temps avec des alizées encore bien présentes. Un passage délicat est prévu au large de la pointe Nord-est de la Colombie. Le pic Cristóbal Colón s’élève à environ 5 775 mètres d’altitude et est juste au bord de la mer. Cela créer une accélération qui peut être très violente d’après les différents échos qu’on en a eu.

Cela créer une accélération qui peut être très violente...

On part donc le jeudi 10 mars vers 18h, juste avant le coucher du soleil. On aurait aimé partir plus tôt mais Sandra, les enfants et les bateaux stoppeurs se sont fait une mission course de dernière minute. Le vent a soufflé fort toute la journée et s’est calmé dans la soirée. On fera quand même une sortie de Pointe à Pitre sportive avec 25 nœuds et la mer de travers. On passe le canal des Saintes vers 21h, le vent accélère à 30 nœuds et la mer est bien formée. On affalera la grand-voile pour la nuit, on avance quand même entre 6 et 7 nœuds sous génois seul.

Les enfants ne sont pas malades bien que tout le monde soit un peu assommé avec ces conditions assez musclées pour le départ. Heureusement, Julien arrive à bien discuter avec les enfants. Il est éducateur spécialisé et à l’habitude de s’occuper des enfants de tout âge. Il a plein d’histoires captivantes, des tours de magie, des activités… Ca doit vachement aider les enfants à oublier leur mal de mer, on ne regrette pas notre choix.

La deuxième nuit, on passe au Sud des îles Aves (Venezuela) à quelques milles. Il faut être vigilant car les fonds remontent brutalement à moins de 20 m de profondeur. L’avantage, c’est qu’une fois passé cette barrière, la mer se calme et on file vent arrière en route directe.

Côté pêche, on est au taquet !

Côté pêche, on est au taquet ! Julien et Vincent sont bien motivés pour remonter du poisson. Ils ont ramené du matos et nous avions fait le plein de leurres, de fils incassables et d’hameçons au Marin après notre échec de la transat. Première touche, on laisse s’échapper au cul du bateau une coryphène qui était mal accrochée et la touche suivante, un poisson arrache tout le bas de ligne. En tout cas les nouveaux leurres semblent bien fonctionner ! Un peu plus tard, on pêchera une dorade coryphène, une bonite et un petit thon. Julien et Vincent adorent cuisiner le poisson. Au four, sauce coco, sauce gingembre, à la cannelle, carpaccio, en rillettes, en darnes sautées… on s’est régalé.

Au bout de quelques jours, Yann commence à avoir de la fièvre, mal à la tête et mal aux jambes. On appelle un médecin qui nous dit que d’après le diagnostic, ça serait viral. Puis au tour de Jerem d’avoir une bonne fièvre et puis Mila. On se demande ce qu’on a pu chopper. Vincent avait un petit rhum en arrivant sur le bateau puis Julien a une journée ou deux pas au top au début du voyage. Ne serait-ce pas la COVID ? On a quelques autotests sur le bateau qui nous confirmerons l’hypothèse : on a tous choppé le Corona durant la traversée. Nous étions pourtant tous vaccinés sauf les enfants.

Le vent ne fera que monter atteignant jusqu’à 40 nœuds et des rafales à 45.

En approchant du point sensible et redouté (au large de Baranquilla), le vent commence à se renforcer et la mer se former. A la tombée de la nuit du 15/03, on décide d’affaler la grand-voile pour être tranquille. Le vent ne fera que monter atteignant jusqu’à 40 nœuds et des rafales à 45. On a dû rouler la moitié du génois pour limiter les surfs dans les vagues bien cambrées. Le vent moyen est de 30 nœuds et rafales régulièrement à 35 voire 40 nœuds alors que les fichiers météo annonçaient plutôt 25 nœuds avec rafales à 30. On est resté comme ça pendant 48 h avec juste un bout de génois à l’avant et le bateau qui tape dans tous les sens. La mer est courte et déferle. On préfère rester sous-toilé pour préserver le bateau. On a hâte que ça se termine car on ne peut pas faire grand-chose à bord et tenir debout est une épreuve. Même dormir n’est pas facile avec le boucan que ça fait entre le vent, le bruit de l’eau et les chocs des vagues sur la coque (surtout sous la nacelle).

Le vent se calmera progressivement le dernier jour (17/03) en arrivant sur les San Blas. On mouille vers 4 heures du matin le 18 au milieu des récifs. Heureusement qu’on a choppé des cartes un peu précises juste avant de partir et que c’est la pleine lune. Il y a trois autres bateaux au mouillage. Au moment de jeter l’ancre, on voit une patate découvrir à 10 m du bateau, marche arrière toute. On se recule un peu du rivage, on verra demain matin. On éteint les moteurs, le silence… Bien qu’il soit tard, on sent qu’on est arrivé dans un décor de rêve !

3 Commentaires

  • Un très grand merci pour ces superbes traversées et images. Nous avons fait un très beau voyage dans notre salon, mais j'aurai bien aimé être sur l'eau avec vous ou à côté ! Que la suite soit aussi belle et colorée, continuez de partager, c'est un vrai plaisir. Bises à vous 4

  • Pariset kiki

    C’est trop génial !!! Nous aussi nous voyageons avec vous et d’un coup nous sommes transportés dans un autre monde.. quelle est belle cette aventure !!! Vous avez l’air de vous régaler et vous nous régalez!!! Pleins de bonnes choses à vous 4 .. pleins de gros bisous et bonne continuation !!! À bientôt les amis😘❤️💗💕💓

  • Agathe du 31

    P'tain, le Covid maritime, la chance ! C'est une version. Exotique !

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