Les Tuam’s

La traversée entre Ua Pou et les Tuamotu se passe bien malgré une houle un peu croisée. Le vent n’est pas trop fort et nous arrivons à éviter la plupart des grains. Nous visions Fakarava mais nous sommes un peu juste pour arriver de jour. Nous décidons donc de mettre le clignotant sur l’atoll d’Aratika et tenter notre chance pour entrer dans la passe Ouest réputée difficile.

Aratika – du 4 au 10/10/2022

 

Nous sommes censés être un peu avant la basse mer et d’après ce que nous avons pu lire, il vaut mieux passer la passe à l’étale car le courant peut être violent. Nous arrivons à passer tout juste avec les moteurs presque à fond et une vitesse sur le fond de 0,5 nœuds ! La passe est étroite et peu profonde, mais ça passe. Changement de paysage, pas de relief, que des cocotiers et une eau bleu comme dans les catalogues.

Ça fait bizarre d’arriver dans le lagon, comme sur un lac, la mer est plate et ça fait du bien. Nous allons pouvoir bien dormir ce soir. En plus, des corps-morts sont disponibles un peu partout dans l’atoll. C’est bien pratique car le mouillage est tout un art dans les Tuamotu (on en parlera plus tard).

Après une bonne nuit de sommeil dans un lit qui ne bouge pas, une petite visite du nouveau village nous permet de rencontrer Sylviane (responsable de la maison Biosphère de l’Atoll) et sa fille (la postière). Elles sont adorables et après quelques échanges, nous sommes invités samedi à visiter son Motu, à l’autre bout de l’Atoll !

Le vent est bien établi à 20 kts : vite quelques sessions de kite, ça faisait longtemps ! départ sportif mais sans faute de l’arrière du bateau !

Nous changeons de mouillage et allons s’abriter au fond de l’atoll en prévision d’un coup de vent. Nous sommes à proximité du seul magasin de l’île (chez Maïre et Temakona). Nous y trouvons quelques bonnes bouteilles de vin et en plus Tema nous prête sa connexion Wifi, précieux pour Sandra qui avait un rdv pro.

Nous sommes invités à une cérémonie religieuse (le rosaire d’Octobre) où nous recroisons Sylviane et sa sœur qui nous invitent à aller dans son parc à poisson le lendemain.

Le parc à poissons, c’est un labyrinthe piégeux pour les poissons. Le leur est situé sur une des rives de la passe Est avec une maison en dur à côté. Nous avons appris plus tard que la famille de Sylviane était la première à s’être installée sur l’Atoll au temps de la prospérité des perliculteurs. Sylviane, équipée d’un masque et d’un tuba, plonge au milieu des requins pour attraper quelques poissons, remplir sa glacière et celle de sa sœur. On rejette les autres poissons dont les espèces menacées et celle atteintes de la ciguatera . Elles nous laissent choisir 4 poissons à griller sur place pour le repas du midi. Mission de la journée :  il faut libérer une tortue verte prise au piège. Le problème, c’est qu’elle est assez agitée et qu’un requin gris de 2,5 m est dans la même cage qu’elle ! Opération réussie. Pour les gros squales pris au piège, les sœurs viendront plus tard ouvrir le piège pour libérer tout le monde.

La semaine passe assez vite entre devoirs, snorkelings et ballades.

Nous arrivons sur le Motu de Sylviane où sommes accueillis par toute sa famille dans un petit coin de paradis. Ils sont à la fois super isolés et ils ont tout ce qu’il faut (panneaux voltaïques, puits et récupérateur d’eau de pluie) et surtout super gentils et accueillants. Guy, son mari, un bricoleur hors pair, un navigateur chasseur de coquillages rares, est arrivé il y a 30 ans en solitaire sur son bateau, un Centurion construction maison, et n’est jamais reparti.

Après la découverte des lieux, on part à la chasse aux Kaveu (les crabes de cocotiers). Ils sont dans le jardin, juste derrière enfouis sous les cocotiers. Le fils de Sylviane réussi à en attraper un et ce n’est pas évident. Attention où on met les mains ! Ils peuvent sectionner un doigt avec leurs grosses pinces. Nous faisons un festin avec ces grosses langoustes de terre et les boules de farine des Tuamotu. Nous passons quasiment la journée à table à écouter les histoires incroyables de Guy et de sa famille. Un grand merci à eux pour ce moment inoubliable.

Nous repartons à l’aube le lendemain pour Fakarava. Après s’être fait éjecter de la passe (10 nœuds avec les moteurs au ralenti : nous nous sommes encore un peu plantés sur la marée !) une petite nav’ tranquille de 30 milles nous attend pour rejoindre Fakarava.

Fakarava – du 10/10 au 2/11/2022

 

On arrive à Rotoava en début d’aprem. On y retrouve Pulsar et Pablo (deux bateaux copains) qui sont là depuis près d’un mois.

C’est notre premier mouillage dans les atolls. Comment dire :  il faut réussir à poser l’ancre sur une petite surface de sable entourée d’énormes patates de corail puis mettre des bouées sur la chaîne tous les 5 à 10 mètres pour éviter de s’enrouler dans ce champ de mines au risque de rester bloqué et accessoirement de tout détruire. Il faut donc réussir à trouver un spot pas trop profond avec du sable, mettre une personne dans l’eau pendant que l’ancre descend, s’assurer que l’ancre accroche bien au fond tout en flottant la chaîne avec les bouées et tout en vérifiant que le bateau peut éviter autour de sa chaîne sans s’accrocher aux patates qui peuvent faire plusieurs mètres de haut. Évidemment, tout le monde ne fait pas ça. Dans tous les cas, il vaut mieux avoir une bouteille de plongée à bord ou être un bon apnéiste. Tout cette manipulation avec les requins pointes noirs qui rôdent autour de vous.

Rotoava, la ville principale de Fakarava offre pas mal de services pour les Tuamotu. Nous y restons quelques jours pour avitailler, visiter une ferme perlière, faire du vélo, faire des apéros avec les Pablo et puis pour fêter l’anniversaire d’Anne.

On part ensuite pour le Sud avec un stop à Pakokota (plage paradisiaque quasi-déserte) et Hirifa. Ambiance plage, snorkelling et ballade à terre.

Les parents ont ensuite réservé un bungalow pour 3 jours à Tetamanu village. Un cadre de rêve et surtout à proximité directe de la passe Sud réputée pour sa faune et sa flore marine. Nous avons le droit également à une visite des bancs de sables roses, un baptême de plongée pour Sandra (qui lui permettra de se percer les 2 tympans :-(), du surf pour Jerem et une nuit à terre pour les enfants.

Et puis c’est le moment de se quitter, Anne et Jean reprennent l’avion pour Tahiti après 5 semaines passées sur le bateau. C’est passé trop vite !

De notre côté nous rentrons à Rotoava car un coup de Nord un peu violent est annoncé. Nous en profitons pour mettre le bateau en vente. Pablo et Pulsar partent vers l’Anse Amyot et nous rencontrons Antonin, Marie et leurs enfants sur Phoenix et Mélanie et Elaya sur Hobo del Amor. Une bonne ribambelle d’enfants du même âge, parfait pour fêter Halloween et passer les journées dans l’eau. On a croisé aussi Ratere (rencontré à Panamarina) et Gaianautes que nous connaissions par nos bateaux stoppeurs et qui ont deux enfants de 6 et 8 ans également !!

Entre temps, nous trouvons assez rapidement un éventuel acheteur pour Motu. Cela nous pousse à aller faire une expertise du bateau assez rapidement sur Tahiti pour finaliser la vente (c’est une vente en différée pour le mois de Mai). Ça tombe bien car le temps devient assez perturbé, les enfants recommencent à faire des otites et Sandra n’a plus le droit de se baigner.

C’est parti, nous embarquons Lucas, un jeune de 24 ans qui voyage en sac à dos depuis 9 mois et qui a vécu sur Phoenix quelques semaines.

Après 2 nuits à naviguer dans les grains et la mer croisée, nous voilà à la capitale ! Papeete !

3 Commentaires

  • Souvenirs de moments magiques, les photos sont superbes, le texte aussi, une bonne piqure de rappel en parcourant tout ça. Bises, bisous à tous les quatre....

  • Magnifique !!!

  • Agathe du 31

    Franchement, avec le temps on doit se lasser... Et le sable dans le maillot c'est chiant, ça gratte. Non, franchement, très peu pour moi. L'hiver toulousaine est autrement plus confortable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.